Silvie Brière naît à Paris au sein d’une famille de Maîtres verriers depuis quatre générations ayant réalisé les vitraux de la coupole des magasins du Printemps et les vitraux dessinés par Jean-Cocteau.
En 1982 elle rejoint les bancs de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris dans la section peinture et conjointement apprend les techniques de la peinture en décor. Formée par le peintre Gilles Dupuis à Versailles, elle participe à la restauration des fontaines des jardins, et des appartements de Louis XV au Château de Versailles. Elle réalise également les décors peints de l’appartement du Secrétaire Perpétuel de l’Académie Française, situé Quai Voltaire à Paris.
Elle ouvre une école au Centre Culturel de Levallois-Perret afin d’y enseigner les techniques de la peinture et de la peinture en décor.
Parallèlement, elle réalise au sein de l’atelier familial plusieurs chantiers à Paris, comme la création des vitraux du Cercle National des Armées, la verrière de la Grande Loge de France, ainsi que la restauration de la Coupole des magasins du Printemps.
En 1997 elle installe son atelier d’artiste au Domaine des Fabriques à Jouques (Bouches-du-Rhône) où elle développe une pratique très diverse : dessin, peinture, sculpture, collage, installation…
De 2005 à 2010, elle investit un deuxième atelier à Zürich dans lequel elle se consacre à la peinture, au dessin, collage et encre. Elle y réalise notamment une série de collage-dessin d’après l’œuvre de Gustave Courbet « L’Origine du monde ». Elle y fera trois expositions : pour la galerie Contemporary qui a pour titre « Une chambre à soi », pour la galerie Plutschow « L’Origine de nos mondes » et pour la galerie Porn’in Art avec le peintre Florian Bühler.
En 2012, elle anime un atelier de peinture à l’hôpital psychiatrique La Mausole à Saint-Rémy-de-Provence, où avait été hospitalisé Van Gogh. Elle tente de soulager, à travers l’expression picturale, de grandes souffrances psychologiques. Cela l’a conduite à commencer un travail artistique autour de la folie.
En 2019, elle fait une résidence de 3 mois à La Non-Maison (Centre d’art et d’essai à Aix-en-Provence) ou elle remet en question toutes sa pratique picturale. Son mémoire a pour titre : « Déconstruire pour reconstruire ». Elle y fera une exposition et deux performances.
En 2019, elle revient à ses origines et détourne l’enseignement classique de la peinture sur verre, qu’elle a appris avec son père Michel Brière. Elle crée des objets d’Art en verre peint et ouvre avec sa sœur et son frère LSB Atelier.
Son étude de la peinture à l’Ecole des Beaux-Arts, son apprentissage aux métiers de peintre verrier et de peintre en décor ont enrichi sa pratique et lui ont permis de créer une œuvre protéiforme aux contours mouvants et aux médiums très divers.
Aujourd’hui, elle vit et travaille dans son atelier à Vauvenargues.
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Pascal Quignard dans « la nuit sexuelle », écrit ceci : « Une image manque dans l’âme. Nous dépendons d’une posture qui a eu lieu de façon nécessaire, mais qui ne se révélera jamais à nos yeux.
On appelle cette image qui manque, l’origine.
Nous la cherchons derrière tout ce que nous voyons.
Nous la cherchons dans tout ce que nous vivons. »
La série sur « L’origine du monde » d’après l’œuvre de Gustave Courbet, est un ensemble de 450 collages, 5 triptyques sur toile et de 10 peintures sur toile de 2×2 mètres. Ce chef d’œuvre donne lieu à d’innombrable interrogation : Ce sexe de femme exposé dans un réalisme stupéfiant, est-il le lieu de notre naissance ? L’origine de l’humanité, du monde, de la peinture, un symbole de la création ? Ou cette œuvre représente-t-elle uniquement le regard d’un homme posé sur le sexe d’une femme ? Et que représente ce tableau lorsqu’ une femme peintre se le réapproprie ?
La série « La mère à l’enfant » a pour sujet le système relationnel mis en place par eux deux. Série d’images cherchant à figurer le rapport émotionnel de la mère et l’enfant. La rencontre de deux corps, de deux psychés qui s’apprivoisent, prennent mutuellement connaissance, se synchronisent…ou pas.
Série d’images plastiques et sculptures cherchant à représenter les multiples postures que prennent le corps et le visage dans les troubles de l’attachement ; cet « accrochage affectif », si subtiles et si déterminant. Jeux de postures de deux corps qui s’animent, de regards croisés, reliés, distanciés, indifférenciés ou étrangers quand l’enfant parait, quand nous venons au monde.