LE TAPIS
L’idée est venue à partir d’une carte postale représentant un dessin de Plossu. A regarder le traitement des couleurs j’ai aussitôt pensé à la vibration de la laine sur les tapis conçus au nord du Pakistan dans la vallée de Hunza.
Un mois après, je retrouvais Manzoor, le maître des teintures, dans ses montagnes, dans le village de Hyderabad à 2500 m d’altitude. Nous avons passé plusieurs jours à teindre la laine provenant d’Afghanistan. Couleurs complètement naturelles faites à partir de plantes séchées écrasées, versées dans de grandes bassines d’eau chauffée à ébullition dans laquelle on jette les écheveaux de laine.
L’intensité des couleurs sur la laine varie en fonction du temps passé à bouillir.
Puis la laine est transvasée dans l’ eau froide pour être lavée au savon puis séchée sur des cordes.
Le tapis aurait dû être fabriqué sur place dans la Carpet Factory de Didar
Ali, créée il y a quelques années pour faire travailler les femmes des villages alentours. Malheureusement les métiers à tisser étant à l’arrêt pour cause de Covid, il a fallu envoyer la laine teinte à Peshawar près de la frontière afghane, pour faire exécuter le tapis par une famille de réfugiés.
Deux tapis noués identiques ont été travaillés simultanément sur le même métier.
Marie-Blanche Hannequin
